Le piège de nos forces. Je sais, c’est dur à croire.
Encore plus pour moi qui suis un adepte de “strengthsfinder”. Une méthodologie qui nous aide à reconnaître nos forces et à capitaliser sur elles.
J’ai travaillé et fait travailler mes équipes dessus quand j’étais dans le corporate.
Et je pense (encore) que c’est une excellente approche.
Et en même temps, c’est important de comprendre…
L’ombre qui se développe en parallèle de nos forces
Forces => Super pouvoir => Ombre qui se développe proportionnellement à notre super pouvoir
L’ombre est un peu comme un side-car, elle est toujours là.
Voici quelques exemples de Nikhil Singhal dans un excellent article sur ce sujet.
Les croyances qu’on développe associés à nos super pouvoirs
“What got you here won’t get you there”.
Dans son célèbre livre, Marshall parle de 3 croyances autour du succès et leurs ombres associées.
- J’ai du succès (basé sur le passé)
- Je choisis de réussir (présent)
- Je vais réussir (futur)
Ces croyances sont importantes pour un leader.
Elles permettent d’aller de l’avant quand tout paraît incertain, de rallier les gens autour d’un projet, d’abattre des montagnes de difficultés…
Et en même temps, cette énergie peut créer des ombres au tableau.
- La difficulté d’accepter un feedback pas en ligne avec l’image du leader qui réussit
- Ne pas prendre au sérieux le feedback de gens qui n’ont pas atteint le même niveau de succès que nous
- Une forme de “superstition” a accepté quelque chose de nouveau. Ça ne fait pas partie de ma recette de réussite.
- Le besoin de gagner “à tout prix”. Quand les enjeux sont hauts, faibles, ou inexistants. (comment je me suis comporté lors de la partie de bowling en famille)
- La difficulté de pivoter vers une autre option (j’ai toujours réussi, ça va passer.)
Le piège de nos forces. Pas seulement vrai dans l’entreprise.
Nos super pouvoirs impactent nos relations à la maison.
Ma force de concentration me pousse à
- Tenter d’optimiser chaque moment (au lieu d’être disponible pour mes proches)
- Être rigide (je dois absolument finir ça.)
- Être trop exigeant avec moi, même quand ce n’est pas nécessaire.
Mon épouse est une femme incroyable. Elle est tournée vers l’autre. Elle donne sans compter aux gens autour d’elle. Mais quand elle ne fait pas attention, elle a
- Tendance à s’oublier
- Faire bien plus qu’il n’en faut pour l’autre
- Trop s’engager et ne plus pouvoir assumer…
Le piège de nos forces. Le risque de mal réagir quand on reçoit les premiers feedbacks..
Ce super pouvoir qui nous a fait progresser si vite commence à nous faire stagner, voir régresser.
Au premier feedback qu’on reçoit, on a tendance à
- Ignorer : ils ne comprennent rien.
- Se rebeller : j’ai construit ma carrière sur ce super pouvoir. Ça fait partie de moi.
- Fuir : je n’ai plus d’atome crochu avec cette boite, je vais chercher ailleurs.
Ne pas traiter le problème, ne résout rien. Pire, notre zone d’ombre continue à grossir.
Et on risque de retrouver le feedback (ce qui nous semble être le problème) ailleurs.
Une meilleure solution, comprendre ce que cette zone d’ombre nous offre en opportunités de développement.
Comment se servir de nos zones d’ombres pour développer nos carrières en 4 étapes.
1/En être conscient :
Quels sont mes super pouvoirs ? Et quelles sont mes zones d’ombres associées ?
L’objectif n’est pas d’étouffer notre super pouvoir. C’est quand même lui qui nous a amenés jusqu’ici. Pas vrai ? 🙂
Mais plutôt de maximiser notre force tout en minimisant ses travers.
2/Demander des feedbacks.
Qu’est-ce que je peux faire pour devenir un meilleur collègue/leader ?
Si vous avez la chance de pouvoir être coaché. Un 360° vous aidera à comprendre vos zones de développement.
2/Triggers
Admettons que mon super pouvoir est d’être créatif. Ça a fait partie de ma réussite en tant que contributeur individuel. Maintenant, je gère des équipes. Et j’ai cette tendance à toujours ajouter des propositions pour améliorer les idées (déjà bonnes) de mes collaborateurs.
Alors pour gérer ma zone d’ombre, je me suis choisi ce comportement à améliorer.
“Ne pas ajouter mes commentaires d’amélioration à une idée déjà bonne.”
Quand le déclencheur est là (et il n’est jamais loin), développez d’autres options de réponses.
- En amont : en écrivant dans votre journal vos différents choix possibles. (découvrez comment j’essaie de l’utiliser dans les relations avec mes enfants)
- Sur le moment : en prenant une respiration (pause) et en répondant intentionnellement (choisi et non subi). Merci, excellente idée. Dites-moi en plus ? Comment pensez-vous la mettre en place ? Si tout se passe bien, quel serait le résultat idéal ? Qu’elles vont être vos prochaines actions ?
- En aval : en observant ce qui s’est passé et ce que vous avez appris sur vous. Ce que je pourrai écrire dans mon journal.
“En prenant une respiration avant de répondre, j’ai réussi à choisir intentionnellement, comment je voulais agir. J’ai vu sur le visage de Thierry, la satisfaction d’avoir trouvé une idée qui va nous permettre de grandir. Et je sens un engagement très fort à la mettre en place. Où est-ce que je pourrais reproduire ce genre de comportement dans ma vie personnelle et professionnelle ? “
3/ En systématisant
Quand nous avez trouvé notre manière de faire, systématisons là.
Ça devient l’objectif de changement de comportement.
Mais le problème…
C’est facile à comprendre et difficile à appliquer.
La solution.
Pratique, pratique, pratique jusqu’à ce que le choix par défaut devienne notre choix intentionnel.
Un outil efficace :
Les questions actives… (la méthode et le fichier pour la mettre en place dans le chapitre 2 ce blog)
En continuant sur mon exemple “ma tendance à vouloir trop ajouter”, je pourrais me poser la question suivante :
- Est -ce que j’ai fait de mon mieux aujourd’hui pour ne pas ajouter mes commentaires à une idée déjà bonne ?
Une question qui m’aide à suivre mes progrès et améliorer ma réflexion en aval dans mon journal.
Et après…
Recommencer. Choisir d’autres comportements. Les transformer en actions visibles et observables. Les travailler avec l’idée de maximiser nos forces et minimiser les ombres.
L’amélioration continue n’a pas de fin et c’est certainement l’un de nos plus beaux objectifs de vie.
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Question pour vous.
Quels sont vos super pouvoirs et vos zones d’ombres associées ?
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